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D'entretiens exploratoires à la naissance du festival "Vivant!"

Au Maquis

Avenue de la Gare
84360 LAURIS
Fanny Staub
Contact

contexte

Au Maquis participe activement à la démarche du Programme Alimentaire Territorial mené par le Parc Naturel Régional du Luberon (PNRL). Dans ce cadre nous avons souhaité réfléchir à l'ouverture d'un lieu physique, vivant et dynamique dédié au enjeux alimentaires de notre territoire afin d'en accompagner la transition. Une aide de l'Ademe nous permit de mener un travail d'entretriens exploratoires auprès de personnes ressources localement et en région afin de déterminer la pertinence d'un tel projet. L'engouement pour la thématique et la proposition de "Cité vivante de l'alimentation" a été réel et c'est ainsi qu'Au Maquis a souaité créer un festival dédié à l'alimentation sur notre territoire afin de faire vivre cette envie et de la partager au plus grand nombre. Vivant! était né.

objectifs et résultats

Objectifs généraux :

En allant à la rencontre de personnes ressources l'objectif est de:

* déterminer la pertinence d'un lieu dédié à l'alimentation

* imaginer les contours des activités à y mettre en place

* réfléchir au périmètre géographique

 

Objectifs quantitatifs :

Il était important pour nous de pouvoir:

* rencontrer et interviewer des personnes d'horizons très différents (élu_es, technicien_nes de colectivités, paysan_nes, chercheurs, ...)

* définir les axes de travail pour les années à venir

* co construire les priorités au travers d'ateliers participatifs

Résultats quantitatifs :

Active depuis 7 années sur le territoire Luberon et plus spécifiquement du Sud-Luberon, l’association Au Maquis a capitalisé une importante connaissance de ces différents micro-territoires d’expérimentation (de la ville à la campagne). Pour compléter ce terreau existant et surtout pour le structurer, nous sommes allés à la rencontre de 32 personnes ressources du territoire sur les questions d’alimentation. Ces acteurs diversifiés (Cf. Annexe 1 – Personnes ressources interviewées) nous ont permis de confronter les intentions initiales du projet à leur vision pour co-construire une démarche pertinente vis-à-vis du système actuel.

Cette démarche d’interview est avant tout qualitative grâce à un système de questions ouvertes (Cf. Annexe 2 – Trame entretiens). Ainsi voulons nous laisser la place à l’expression de ressentis qui pourront être étudiés à travers des recherches complémentaires. Le guide d’entretien était décomposé en deux parties : une première partie proposant aux acteurs de s’interroger sur leur posture de « mangeurs » pour se rapprocher au plus prêt du réel. C’est dans un second temps que nous avons questionné les acteurs par rapport à leurs fonctions professionnelles et/ou militantes.

Cette étape d’entretien est une étape intermédiaire dans le projet dont les résultats vont permettre de construire un dispositif participatif afin d’inclure plus largement l’ensemble des acteurs et le grand public dans la construction du projet.

Il en ressort que les trois axes (en vérité 4) de travail identifié sont:

* environnement

* alimentation

* santé

* solidarité international

Quand à la question du périmètre d'action d'un tel lieu il en ressort relativement unanimement que c'est l'ensemble du "sud luberon" et de la basse vallée de la Durance qui semble pertinent. En effet c'est en terme de "système alimentaire" que l'échelle a été pensée par nombre des personnes interviewées.

Résultats qualitatifs :

Au-delà des activités proposées dans l’éventuel lieu, voici les composantes indispensables identifiées par les acteurs :

  • Donner envie ! Jouer sur le plaisir et travailler sur l'imaginaire. La convivialité est un bon vecteur pour apporter de la sensibilisation.

  • Générer la rencontre, permettre de recréer des liens entre producteurs, consommateurs, et autres acteurs de l’alimentation

  • Favoriser l’échange et le partage.

  • Apporter un dynamisme économique : vecteur de rencontre, mais aussi potentielle ouverture pour créer la relation avec certains acteurs/individus. C’est aussi une manière de garantir une vie au lieu.

  • Mixer des approches pratiques et théoriques autour de l’alimentation, en variant les formats ateliers et conférences/expo…

 

Ce travail d'entretiens exploratoires nous a, au final, permit d'identifier que cette thématique "alimentation" était très porteuse sur notre territoire et que nous avons envie d'aller plus loin en collaboration avec l'ensemble des acteurs. C'est ainsi que sont nés une série d'ateliers autour de cette question et que face au délai d'ouverture d'un lieu physique a été prise la décision de mettre en place un festival "Vivant!" sur le périmètre de la basse vallée de Durance à cheval sur 2 départements pour mettre en dynamique l'ensemble des associations, collectivités, professionnel_les et habitants de notre territoire. Dés sa première édition édition "Vivant!" va rassembler une 40aine de structures pour proposer 32 événements (ateliers, conférences, repas, projections...) et plus de 1500 participant_es. Depuis le festival se poursuit, rassemblant toujours plus d'acteurs et permettant à des collectivités de s'appuyer sur cette dynamique pour mettre en place leurs politiques alimentaire (en 2022 ce sont 60 partenaires pour plus de 70 événements). Non prévu dans les objectifs initiaux le prolongement de ce projet par des actions concrètes est pour nous symbolique de la réussite de cette phase d'entretiens exploratoires.

Mise en oeuvre

Description de l'action :

L'alimentation est l'affaire de tous ! Ce n'est que par une démarche collective, participative et par l'action que nous pourrons construire cette alimentation plus solidaire, saine et durable accessible à tout.es.

Nous voulons rassembler autour de la même table producteurs, mangeurs, collectivités, entreprises pour réfléchir ensemble et impulser des initiatives pertinentes. La Cité vivante sera un épicentre de liens, d'activités, de partage d’expériences et de transmission autour de l’alimentation et dont les interactions avec les questions environnementales, économiques, de santé et de société en font un enjeu majeur de la vie locale. Elle aura pour objectif de contribuer, par l’action, à la construction d’un nouveau système alimentaire local, dans une logique d'économie circulaire créatrice d'emplois durables. Grâce aux expériences capitalisées de différents systèmes alimentaires territoriaux, plusieurs méthodologies ont été formalisées pour faciliter l’émergence de nouveaux projets. Parmi les principaux guides figurent les propositions du conseil départemental de Gironde, de l’IUFN (International Urban Food Network) et du réseau national des Programmes Alimentaires Territoriaux.

Au sein d’Au Maquis, nous choisissons de nous inspirer librement de ces méthodologies et de bâtir notre modèle à travers une approche orientée changement. Le principe de cette approche est de mettre en place un horizon aux changements souhaités, c’est-à-dire une vision partagée, pour ainsi permettre une multitude d’expérimentations provoquant chacune leur part de changement en faveur d’un nouveau système. Avant tout, notre démarche est participative, favorisant l’implication de l’ensemble des acteurs à tous les stades du projet. Dans ce sens, nous pensons que l’action et la réflexion se nourrissent mutuellement. C’est pourquoi, nous menons tout au long de la démarche projet des expérimentations de terrain permettant de faire des aller-retour avec la conception du modèle de système alimentaire local.

Planning :

Étapes de la démarche :

  1. Constitution d’un groupe de travail composé de paysan.nes, citoyen.nes, éducateurs, chercheurs, institutionnels, thérapeutes et des animateurs d’Au Maquis afin d’assurer une approche transversale tout au long du projet. Le Groupe de travail se réunit régulièrement lors de Soupes partagées pour assurer le suivi de la démarche et définir les étapes suivantes.

  2. Interview de personnes ressources impliquées sur les questions d’alimentation sur le territoire. Venant compléter les informations déjà existantes grâce aux 6 années d’expérimentations menées par l’association notamment sur les questions d’alimentation, ces interviews permettent d’établir un diagnostic initial.

  3. Définition du périmètre du projet et des 3 axes de travail qui seront approfondis avec des recherches complémentaires et mis en dynamique sur le territoire.

  4. Co-construction des priorités à travers des ateliers participatifs auprès de l’ensemble des acteurs.

  5. Suites :

    • Animer la dynamique locale autour d’une cartographie des initiatives du territoire ;

    • Apporter aux initiatives en-cours une vision systémique pour les relier.

Moyens humains :

Au delà du salarié financé sur ce projet ce sont bien l'ensemble des salariés de l'association qui ce sont impliqués à divers degré dans ce projet car l'alimentation est une action structurante et trasversale de l'association. Que ça soit par nos réunions d'équipe, la mise en lien avec les autres activités de l'association et la participation active à la réalisation du festival "Vivant!" nous avons le souhait de nous engager pour porter ces actions de reterritorialisation de nos alimentations.

Moyens financiers :

Nous avons mobilisé les soutiens financier de:

* Ademe

* Agence Régional de Santé

* Conseil régional

* Mairie de Lauris

* Fonds développement de la vie associative

* Autofinancement de l'association

 

Partenaires moblisés :

Il y a bien sur les partenaires financiers nécessaire à la mise en oeuvre  mais ce sont l'ensemble des structures, collectivités, associations et professionel_les avec qui nous avons tissés des liens forts ces dernières années qui ont été mis à contribution. Une liste détaillée des personnes interviewées est disponible en annexe.

 

valorisation de cette expérience

Facteurs de réussite :

Ce sont les liens tissés sur le long terme par l'association qui ont permit la réussite à la fois :

* des entretiens exploratoires diversifiés

* de mettre en dynamique cette envie naissante de faire vivre la cité vivante même au delà des murs d'un bâtiment

Par ailleurs faire partie d'un Parce Naturel Régional actif sur les actions alimentaires nous aide beaucoup pour tisser des liens nouveaux et avoir de la résonance auprès des collectivités territroriales.

Enfin la diversité de nos actions à la fois auprès du monde paysan et auprès des mangeuses et mangeurs nous permet d'avoir des points de vue et envies différentes. Or c'est bien la prise en compte de cette diversité qui nous permet de nous projetter aujourd'hui sur une action de territoire.

Difficultés rencontrées :

Nous n'en avons pas rencontré particulièrement ... à part la question du financement des actions sur le long terme. En effet aujourd'hui le mode de financement par projet ou par "innovation" ne nous permet pas de nous projetter sur le long terme pourtant nécessaire à la transformation de nos système alimentaire.

Recommandations éventuelles :

Au travers de "Vivant!" nous sentons le coeur battant du territoire sur ces envies de transformations alimentaires. Notre format est  reproductible sur d'autres territoires et il nous semble aujord'hui très intéressant car il ne nécessite pas de bâtiments ou éléments structurants à coûts élevés et permet de mobiliser l'ensemble des acteurs d'un territoire. En permettant cela il donne à voir à la fois au grand public et aux décideurs politique la force et la vitalité des actions menées sur ces enjeux alimentaires.